Billet d’humeur.

[En réponse à l’article sur l’intersectionnalité et le confusionnisme supposé du Huffpost : précisons que ceci n’est pas une analyse critique du texte, juste la manifestation d’un certain agacement ]

Je viens de sortir d’une journée de 10h de colloque sur l’histoire des luttes de l’immigration, des travaux de chercheurs sur l’intersectionnalité, des débats ardus sur l’émancipation et la quête d’autonomie politique, les témoignages de nombreuses associations…
Quand soudain je tombe sur l’article du Huffington Post.

On a bien compris que quand les racisés parlent en leurs noms sans vous demander votre avis, ô détenteurs de LA culture politique et de l’axe du bien, ça vous dérange aux entournures.
Que du coup, on joue la carte du racisme sans cesse (bien sûr, le racisme et l’accusation de racisme seraient des cartes, un jeu en somme, mais va savoir comment on gagne jamais).
On a bien compris que si on s’exprime pas lors d’un moment et d’un temps imparti, et que vous nous jugez comme un jury d’American Idol (ELLE ? OK. Elle ? Ah non rouge rouge, elle fait le jeu des intégrismes ! Allez éliminée du camp des Justes), ben on est les pires maux, on fait le jeu du FN, des fondamentalistes religieux, de daesh, de feu Ben Laden, de Rael… tout ca quoi ! Que c’est votre attention sur nos luttes qui les legitimeraient, qui les rendraient réelles. Sans vos yeux, sans votre validation, point de salut, c’est ça ? 😂

Si on met tout ça de côté…

Je suis perdue face à tant de nullité. Aucune recherche intellectuelle un temps soit peu poussé, aucun travail sur la question, une succession de phrases sans logique, des accusations qui sont vide de sens…. et c’est tellement criant et frappant que ça en devient embarrassant pour la personne.

C’est toujours le même problème. Vous pensez que c’est okay de venir parler d’un sujet sur lesquels vous avez passé 3min50, sur des problématiques que vous ne connaissez pas, qui concernent des gens à qui vous ne parlez jamais (sauf pour donner des conseils dont personne ne veut). Vous pensez qu’il suffit de deux minutes, d’un article de blog lu entre deux portes, pour considérer que votre avis sur un mouvement dont vous ne prenez pas la peine d’étudier les origines et les acteurs a un quelconque intérêt.
Je vous rassure : ça n’en a aucun.
Vous ne possédez visiblement ni les savoirs théoriques, ni les savoirs d’expérience pour pouvoir vous prononcer sur un sujet que vous ne maîtrisez pas, en la matière, l’intersectionnalité.

Je m’étonne à chaque fois du culot que vous avez pour considérer que votre parole, aussi erronée qu’elle soit, aurait un quelconque intérêt.

En bref : qu’est ce qui a pu bien vous laisser penser que ce que vous pensez de nous à une quelconque importance ? Surtout quand la critique est aussi médiocre ?

2 réponses à « Billet d’humeur. »

  1. « Le premier point, c’est un anti-racisme focalisé sur « l’islamophobie » qui considère que seuls les « musulmans » (cette catégorisation ayant pour postulat que l’appartenance religieuse remplace le caractère ethnique cible du racisme) sont victimes de racisme. » Ca sent effectivement le sujet très travaillé -_- …

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  2. Attends, mais comment tu OSES dire que le mec il a pas de savoir ni d’expérience sur la question, le mec c’est un spécialiste de…….. euh attends… « la biologie cellulaire et moléculaire du développement des mammifères »……. ? ………….. Ahem, ouais enfin bon c’est un Scientifique et il a lu le dos de la jacquette d’un bouquin d’Angela Davis y a 10 ans, il sait de quoi il parle, quoi, voilà !

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