Je venais de finir cet épisode de Master of None, et du coup, quelque chose en moi a remué.
{Excellente série, Master of None. Créée par Aziz Ansari, qui me fait définitivement dire que je ne pourrais plus jamais regarder une série avec que des Bl… mais je digresse}
Un des épisodes m’a fait penser à un thème qui m’est cher et que incidemment, on retrouve beaucoup ces derniers temps.
La sécurité. Dans ce billet de blog, je ne vais pas vraiment évoquer l’aspect politique du thème de la sécurité (même si je pourrais, il y a des choses à dire, mais plus tard, quand le noeud dans ma gorge se sera un peu desserré) et vais plutôt prendre un point de vue personnel.
La sécurité, la stabilité, sont quelque chose à quel point je suis terriblement attachée. Je crois que la sécurité (ou du moins l’illusion de la sécurité) est un privilège : quand tu as une certaine couleur, un certain capital (culturel, patrimonial et financier), un certain genre, une certaine orientation sexuelle, une certaine nationalité aussi (et je pourrais continuer encore longtemps, la liste est loin d’être exhaustive.), tu grappille peu à peu cette probabilité d’être plus en sécurité.
Cette sécurité te rend insouciant. Tu marches pieds nus parce que le sol est parsemé de pétales de roses et tu es insensible aux épines qui peuvent t’écorcher vif. Des fleurs à la place de braises chaudes et tu peux danser, les yeux fermés.
Cette insouciance, barricadée, protégée, a un goût auquel il est difficile de résister. Cette insouciance, qui découle de la sécurité, est trop tentante, attirante.
Dans cet épisode de Master of None, j’ai eu l’impression qu’il y a eu cette constante bagarre entre cette histoire de sécurité et de liberté. Et si je voulais faire une espèce de psychologie de comptoir généralisante et qui n’apporte absolument rien sociologiquement, je dirais que la génération des jeunes de mon âge a besoin de toujours plus de sûreté. (Et ça bien évidemment, ça vient de la part de gens qui y ont goûté un minimum).
Il faut être sûr d’être avec la « bonne » personne (du coup on sélectionne ou on ecarte, on zappe sur Tinder). Il faut être sûr.e de choisir le bon chemin, la bonne école, la bonne filière, sinon on foire et là bim.
Si ça se trouve, c’est pas la génération YZ£ ou que sais-je. Si ça se trouve, c’est juste moi, qui aie un besoin lancinant de stabilité, de sécurité. Comme si je venais à peine de trouver l’équilibre mais que je sentais le basculement advenir.
Mais à quel prix ? Je suis sûre que je loupe pleins de trucs, pleins d’aventures phénoménales, et que c’est la peur, la peur du basculement qui me retient, la peur de franchir le pas.
La sécurité, ça rend quand même rarement libre.
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